Thèmes

Dispositions personnelles, santé, habitat: voilà un échantillon des thèmes socio-politiques particulièrement importants pour les personnes âgées. Nous identifions pour vous les questions primordiales.

L’écrasante majorité des personnes ayant atteint l’âge de la retraite vit chez elle. Cette situation concerne actuellement 90% des seniors de plus de 65 ans, un chiffre qui ne tombe qu’à 57% pour les plus de 85 ans. Ainsi se dessine une double tendance, due aux facteurs démographiques: à l’avenir, les personnes âgées vivront de plus en plus chez elles, et de plus en plus longtemps.

Le Center for Disability and Integration de l’Université de Saint-Gall (CDI-HSG), mandaté par Pro Senectute, a examiné les tendances et les coûts de l’aide à domicile et des soins ambulatoires ou stationnaires dispensés aux personnes de 65 ans et plus. Conclusion: les dépenses devraient augmenter de 45% d’ici 2030 pour les soins et l’aide à domicile, et de 28% pour les soins stationnaires.

Le recours à l’accompagnement est en deçà des besoins réels

La tendance à fournir plus d’aide ambulatoire signifie aussi que plus de personnes entravées dans leurs mouvements ou leur santé restent vivre à la maison. L’accompagnement pose davantage de défis que les soins à domicile. En effet, contrairement aux prestations de soins, que couvre la loi fédérale sur l’assurance-maladie, la prise en charge des coûts d’accompagnement incombe presque entièrement aux seniors. On peut en déduire que toutes les prestations nécessaires ne sont pas sollicitées. Le recours aux prestations n’est pas représentatif des besoins réels en matière d’accompagnement à domicile.

Rester plus longtemps à la maison

Selon notre étude sur l’accompagnement à domicile, plus de 660 000 personnes âgées de plus de 62 ans en Suisse ont besoin d’au moins une prestation d’accompagnement pour pouvoir rester vivre à la maison. Ce chiffre représente 44% des personnes de 63 ans et plus en Suisse. Les prestations pour lesquelles les besoins sont les plus élevés sont les suivantes: «Activité sociale», «Sport hors domicile», «Aide au ménage» et «Service de visite et d’accompagnement». Ces quatre prestations représentent ensemble 60% de toutes les prestations.

Dans son étude intitulée «Agile, puis fragile», Pro Senectute met en lumière non seulement les besoins, mais aussi les lacunes de l’aide et des soins à domicile. Vous trouverez davantage d’informations sur les offres proposées aujourd’hui par Pro Senectute dans la partie dédiée à nos prestations.

Les milieux politiques ont reconnu la nécessité d'agir

Avec un accompagnement ciblé et adapté à leurs besoins à domicile, de nombreuses personnes âgées pourraient reporter leur entrée dans un EMS coûteux, voire y renoncer complètement.

Actuellement, l’Office fédéral des assurances sociales élabore à l’intention du Conseil fédéral un projet de mise en œuvre de la motion «Prestations complémentaires pour les personnes âgées en logement protégé». L’intervention demande que des prestations complémentaires soient également mises à la disposition des personnes âgées vivant à domicile et dont les ressources financières sont limitées, afin de garantir leurs besoins en matière d’accompagnement à domicile.

A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la Suisse a accueilli des dizaines de milliers de travailleurs venus du sud de l’Europe. Aujourd’hui à la retraite, cette population subit les conséquences d’une politique d’intégration à l’époque inexistante. En effet, les étrangers, dans les années 50 et 60, étaient cantonnés aux emplois pénibles et mal payés. Aujourd’hui, ils sont en moins bonne santé que les Suisses du même âge, et perçoivent une plus faible rente. Bien qu’ils aient droit aux prestations complémentaires, ils n’y ont pas recours pour diverses raisons, comme la honte, les difficultés linguistiques ou une mauvaise connaissance du système social suisse.

Pour plus d’informations sur la situation des migrants âgés, consultez le forum «Âge et migration».

Depuis sa création, Pro Senectute s’engage en faveur d’une prévoyance vieillesse basée sur un financement durable qui garantit aux seniors une vie autonome et digne. La pérennité des offres sociales présuppose une gestion responsable des ressources limitées ainsi qu’une solidarité intergénérationnelle. Pour notre organisation, il est donc aussi évident qu’essentiel que les conditions-cadres soient constamment adaptées de manière à offrir aux générations actuelles et futures des perspectives d’avenir dans un environnement préservé.

La digitalisation offre toutes sortes de possibilités dans de nombreux domaines. Pro Senectute fait donc découvrir aux personnes âgées les nouvelles technologies de l’information. Au moyen de cours et d’informations, nous soutenons les seniors qui n’utilisent pas Internet pour éviter qu’ils ne soient dépassés et mis à l’écart de la vie sociale. Selon l’étude Digital Seniors, l’intérêt des personnes âgées pour les nouvelles technologies est important.

Pour Pro Senectute, les initiatives allant à l’encontre du développement numérique ne sont pas judicieuses. Pro Senectute suit de près les changements numériques et intervient lorsque ceux-ci ne peuvent pas être raisonnablement imposés aux seniors. Nous œuvrons pour que les personnes âgées, lors de changements numériques, disposent de suffisamment de temps et de possibilités pour faciliter la transition. 

En mars 2021, les citoyennes et citoyens suisses ont rejeté dans les urnes la loi fédérale sur les services d’identification électronique (Loi sur l’e-ID, LEID). La question de l’introduction au niveau national d’une carte d’identité électronique est à nouveau à l’ordre du jour avec un avant-projet révisé de la loi fédérale sur l’identité électronique et d’autres moyens de preuve électroniques. 

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En Suisse, on estime que 15 à 20% des personnes de plus de 60 ans sont victimes de violence, d’abus ou de négligence chaque année. Les facteurs de risque ont été décrits pour la première fois dans un rapport à l’intention du Conseil national. On compte parmi ces facteurs l’isolement, un environnement surchargé, un manque d’intégration socio-économique et/ou l’état de santé. Ces facteurs de risque pourraient être réduits avec le soutien de services d’accompagnement accessibles et abordables.

Pro Senectute Suisse soutient l’intervention parlementaire «Programme d’impulsion pour prévenir la violence sur les personnes âgées» (motion Glanzmann-Hunkeler), dont l’objectif est d’encourager un programme d’impulsion pour l’élaboration de services d’accompagnement ainsi que de relève des proches aidants. Fait particulièrement réjouissant: 78 conseillères nationales et conseillers nationaux de tous les partis soutiennent cette intervention.

Vous trouverez de plus amples informations dans notre guide sur la violence et les abus envers les personnes âgées.

Le souci permanent par rapport à la santé des proches, le manque de repos pour soi et la charge financière peuvent entraîner l’isolement social des proches aidants. C’est pourquoi Pro Senectute soutient les proches aidants des personnes âgées avec une large offre de services de relève, de foyers de jour, d’assistance quotidienne et de coaching.

Pour les personnes âgées, avoir une bonne ouïe est primordial pour rester mobiles et participer à la vie sociale. Or, les appareils auditifs sont chers ! Suite à une motion du Parlement fédéral, l’AVS verse depuis 2018 une contribution forfaitaire de CHF 1237.50 pour un appareil binaural et de CHF 630 pour un appareil monaural. Pour bénéficier d’une contribution financière de l’AVS, il faut une expertise médicale délivrée par un otho-rhino-laryngologue (ORL). Pro Senectute met à disposition des informations sur ce thème en ligne et dans ses bureaux de consultation.

Pro Senectute estime que, outre la réforme en cours de l’AVS, celle de la prévoyance professionnelle s’impose elle aussi d’urgence pour garantir le financement des rentes à long terme. Dans ce contexte, la réforme de la prévoyance vieillesse doit tenir compte des principes constitutionnels et du modèle éprouvé des trois piliers. En l’espèce, il s’agit en particulier de préserver le principe selon lequel la prévoyance professionnelle conjuguée avec l’AVS permet de maintenir de manière appropriée le niveau de vie antérieur

Le projet présenté vise à garantir le niveau des rentes malgré l’abaissement du taux de conversion minimal. En ce qui concerne l’abaissement du taux de conversion minimal, l’abaissement de la déduction de coordination et l’adaptation des taux des bonifications de vieillesse, la proposition va dans la bonne direction. Par contre, Pro Senectute s’oppose à ce que les suppléments de rente prévus comme mesure de compensation soient financés par des cotisations salariales supplémentaires.

Le renchérissement fait grimper le coût de la vie et les charges liées au logement. En Suisse, une personne sur cinq à l’âge de la retraite est considérée comme pauvre. Pro Senectute observe la situation avec inquiétude et aide les personnes âgées aux ressources financières limitées à trouver des solutions. Suite au renchérissement, le monde politique a lancé diverses interventions afin d’atténuer les conséquences financières pour les personnes ayant peu de marge de manœuvre. 

  • Assurances sociales: conformément à l’article 33ter de la loi fédérale sur l’assurance-vieillesse et survivants (LAVS), le Conseil fédéral adapte les rentes AVS/AI en règle générale tous les deux ans. Une adaptation peut toutefois avoir lieu plus tôt si l’indice des prix à la consommation a augmenté de plus de 4% en l’espace d’un an. Lors de la session d’hiver du Parlement, les deux Chambres ont approuvé l’adaptation complète des rentes AVS et AI au renchérissement au 1.1.2023. 
  • Primes d’assurance-maladie: après quatre années de stabilité, les primes de caisses-maladies prennent à nouveau l’ascenseur en 2023. La prime moyenne s’élève à CHF 334.70, ce qui représente une augmentation de 6,6% par rapport à 2022. Pour les bénéficiaires de prestations complémentaires (PC), les augmentations des primes d’assurance-maladie sont couvertes. Les PC prennent en charge la prime effective, mais au maximum la prime moyenne cantonale ou régionale. L’augmentation des coûts de la santé touche toutefois durement les personnes aux ressources financières limitées qui n’ont pas droit aux PC.
  • Charges locatives: les conséquences de la hausse des prix de l’énergie se feront sentir pour les locataires au milieu de l’année 2023 lors des décomptes finaux des charges. Nous recommandons de faire adapter dès maintenant les charges dans le contrat de location, c’est-à-dire d’augmenter le montant mensuel des acomptes. Cette adaptation doit être effectuée par la régie immobilière. D’une part, elle permet d’éviter un supplément élevé au moment du décompte final. D’autre part, elle permet, pour les bénéficiaires de PC qui ne perçoivent pas encore le montant maximal régional reconnu au titre du loyer, la prise en charge des acomptes mensuels de charges plus élevés via les PC. 

Les personnes de plus de 60 ans constituent une ressource à valoriser, aujourd’hui comme demain. Pour cela, certaines conditions doivent être réunies. Tout d’abord au travail, pour qu’elles puissent rester intégrées à la vie professionnelle jusqu’à leur départ à la retraite, puis pour qu’elles puissent rester en bonne santé et garder leur place dans la société.

  • De leur côté, différentes organisations de Pro Senectute soutiennent les employés plus âgés par l’intermédiaire de cours de préparation à la retraite.
  • Le centre de compétence spécialisé AvantAge propose aux employeurs et aux employés des séminaires consacrés à l’organisation de la vie professionnelle après 50 ans.
  • Tout le monde ne peut pas ou ne veut pas travailler au-delà de la retraite. Nous proposons des activités attrayantes pour occuper votre temps désormais disponible. Rejoignez les quelque 18 000 bénévoles qui s’engagent aux côtés de Pro Senectute en livrant des repas à domicile, en aidant des personnes âgées à remplir leurs papiers administratifs, en leur rendant régulièrement visite ou en les conduisant chez le médecin. Si cela vous intéresse, consultez le dossier consacré au bénévolat.